mardi 9 mars 2010

Et puis merde j'ai décidé de vivre au loin sur la colline.. [Ridan]


Un jour c'est décidé, j'irai loin, dans un endroit désert où personne me fera chier; j'enverrai au loin toutes ces entraves qu'on nous pose dès l'enfance, je brûlerai mon portable mes papiers, tout mon argent.
On ira au loin, le plus loin possible, seuls face au monde, au vrai, celui qui vit sous nos pas sans qu'on l'entende, celui qui nous entoure et qu'on ignore parce que le dieu béton a remplacé la prairie.
On ira au loin, seuls, comme cet été là; te souviens-tu? Il y avait une plage, un coude de rivière, au bord d'un vaste canal où passaient les bateaux. Il fallait marcher, pour y arriver; dans les bois, les roselières, les ronciers et les buissons, depuis la route qu'on avait quittée sous la pluie.
Te souviens-tu? La plage était longue et le sable était blanc, tout mêlé de coquillages par centaines qui coupaient les doigts et craquaient sous les pieds. Il y avait des buissons, tout autour; de vastes étendues de longues feuilles frissonnantes, et les flots sur les rochers, sur la digue qui roulait de grosses pierres noires jusqu'à l'eau brune.
Il y avait les vagues, parfois, et le roulement sur le sable qui faisait chanter les coquillages.
Il y avait le silence, souvent, les murmures dans les feuillages, et le temps qui s'écoulait.
Au soleil, dans l'ombre, on était libres.
Pas d'horaires, sinon celles que le soleil trop chaud nous imposait parfois; pas de bruits, pas d'entraves, rien que nos voix et nos rires, et les chansons le soir venu. Les nuits étaient courtes, et l'été brûlait de tous ses feux au bord de l'eau où on allait tout le jour patauger.
On était là, on était libres, on était heureux, et rien d'autre ne venait plus troubler les heures douces que nous avions passées là.

Te souviens-tu?

Il suffisait de si peu, au final. Le bonheur était là, à notre portée; on l'a saisi, un instant ou deux, un jour ou plus, et il s'est échappé comme toujours. Mais il était là, entre nos mains.

Te souviens-tu..?

(a toi et ceux, qui un jour ont décidé de partir, le sac au dos, découvrir l'espace d'un été ces plats pays que chantait Jacques Brel.)


Ridan - l'Agriculteur
a écouter sans modération, bien sûr.

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