mercredi 31 mars 2010

C'est la salsaaaa du démon



Non pas que moi aussi je commence à mettre mon grain de sel dans cette foutu polémique destinée à emmerder les gens qui voudraient aller siffler des bières au Hellfest en écoutant Alice Cooper, mais je tenais à faire partager aux trois pelés et aux deux tondus qui viennent ici lire mes conneries la petite intervention de Guy Carlier sur Europe 1, qui a agréablement chatouillé mes esgourdes hier matin.

mardi 30 mars 2010

Copinage



Piti coup de pub pour les zaminches de la Cigue, même si le trafic est ici proche du zéro absolu, et sur ce jvous laisse vous bidonner sur votre chaise avec la fabuleuse...
TÉLÉCOMMANDE DE L'ENFEEEEEER

et en prime, Choupinet qui fait les rires enregistrés.

dimanche 28 mars 2010

La mélancolie des tortues

Dimanche. Café, tête dans le cul.
Pas un le jour, me direz-vous, où l'on s'attendrait à ce que la mémoire revienne tout d'un coup, et me prenne à la gorge comme ça, embusquée dans une chanson.

Et bah si. Il s'en est fallu de peu, pour que je passe à côté; juste un air qui m'y a fait penser, et là, c'est revenu. Je sais que tu l'aimais, cette chanson; vous l'aimiez tous les deux, d'ailleurs, et on l'avait écoutée très souvent, cet été là, parce que moi aussi, j'avais adoré leurs voix, et cet air un peu triste, doux, qui résonnait si souvent dans la lumière de juillet.
Un dimanche à la montagne, une randonnée en forêt, le long trajet en voiture au milieu des pentes vertigineuses, l'ombre des grands pins et toutes ces fleurs que tu m'avais montrées, que j'essayais de retenir. Je m'en souviens, oui, et ce jour avait été fatal pour quelqu'un, il y a de cela tellement de temps!
Des années, oui; ça ressemble maintenant à un lointain passé, une autre vie, comme si un gouffre me séparait à présent de cette crevette binoclarde qui rêvait les yeux ouverts, et n'avait sur terre qu'un pied, effleurant à peine la réalité du bout des orteils. Tout a tellement changé, depuis; et les souvenirs me reviennent à mesure que je les écris, je me souviens de toi, de vous, d'eux, et de tout ce qui avait fait ma vie avant que je parte, à ton grand dam, je sais.
Tout semble si lointain... Et toi, et vous, parfois quand j'y repense je sens mon coeur se serrer. J'ai renoncé à tant de choses, tant de confort, et loin de tes bras le monde semble si froid... Alors je me blinde et j'évite d'y songer, et je fonce, une fuite en avant, erratique, vers on ne sait-où, et chaque instant me sépare un peu plus de ce cocon que j'ai quitté un jour de septembre. Maintenant que j'y repense, je me demande encore comment je n'ai pas pu me sentir paniquée, perdue, loin de tout ce que j'avais connu, paumée dans l'immensité dont je ne savais rien.

Je me suis jetée du nid, pour apprendre à voler; et j'y reviens encore, et je songe, le cœur parfois lourd, à ce temps où tout était si facile..

Elle chante

et quoi qu'en disent les Fatals Picards, Bernard Lavillier n'a pas fait que de la bouse, ne serait-ce que parce qu'il a chanté avec Cesaria Evora, et ça, c'est la classe.

mardi 16 mars 2010

Oh, tiens, y'avait longtemps...





Aux rayons petites annonces, un Chapelier Fou vendrait un rein pour un bon scanner... A bon entendeur...!

et sinon, encore un résultat de balade dans Bordeaux, quelque part place du Parlement Saint Pierre si mes souvenirs sont bons.
Alors c'est tout simple; place de la Bourse, vous prenez la petite rue à gauche, après vous tournez à droite...

Serait-ce le sommeil d'un enfant couché tard, ou des gouttes de ciel, qui mouillent mon regard?

Yves Jamait
Vierzon

C'est pas joyeux je sais, mais c'est joli.
Et c'est toujours avec des chansons tristes qu'on écrit les plus belles choses.

Des mots pour toi, mais que je ne dis pas... [Debout sur le Zinc]


Toujours la nuit.

Toujours la nuit, toujours la même solitude, et la musique.

La même rengaine.

Les mêmes ingrédients.

Mais ce soir, c'est un peu différent, et les souvenirs se joignent à la danse...

Un souvenir.

Je m'en souviens comme si c'était hier, et je pourrais raconter chaque minute; je me souviens de la chanson qu'ils jouaient, je me souviens de toi. Tu ne m'a jamais quittée, depuis.
Tu es là depuis tout ce temps, quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, quelles que soient les tempête et malgré le naufrage.
Tu es là.
Mardi 28 janvier, 17h50.
C'est étrange, de pouvoir mettre une date, une heure, un lieu, sur ces choses qui s'évaporent si vite... Des chiffres, pour fixer dans le temps cet instant infime, ce moment où tout a semblé s'effacer, où tout s'est envolé, est tombé; après tout ce temps, je ne sais plus vraiment, et je crois que sur le moment, c'était tout pareil en même temps. Un feu d'artifice dans mon cœur.
Ça fait longtemps, tu sais, que je voulais raconter ça; et c'est en écoutant cette chanson qui m'a tellement marquée, qui me fait tant penser à toi, que j'ai voulu le faire.
Il fait nuit, tu dors près de moi; je suis un peu seule, juste un peu,
et je sais que tu es là.
Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi après tant de temps?
Je sais pas, mais je sais juste que ce soir je trouve enfin les mots qui vont, qui racontent bien, des mots adéquats qui suggèrent un peu de tout ça.
Par quoi commencer?
Un sourire, peut être. Un mot, un regard, la tête que je posais sur ton épaule comme si c'était devenu normal, toujours oser un peu plus, toujours un peu plus franchir le pas.
Je m'en souviens un peu mieux, maintenant; ils riaient autour de nous, mais je ne les entendais pas.
Ils se couraient après, comme toujours, et le bruit ne me touchait plus, on ne bougeait plus au milieu d'eux, et à vrai dire je les ai oubliés.
Je ne me rappelle que de toi, de la douceur de tes cheveux, de ces gestes à peine esquissés, de cet espoir...
Ouais.
Ça a commencé comme ça. Lentement, doucement, ta présence était aussi naturelle et aussi indispensable que l'air que je respirais. Dieux, c'est idiot à dire, mais ça n'a pas changé; non, c'est comme au début, quand je te cherchais, toujours, que chaque minute avec toi était plus précieuse que tout. Je cherchais tes regards, ton attention, je te réclamais sans cesse...

Et puis ça c'est passé. C'est venu de toi, de nous, tous les deux... Il s'en est fallu de si peu!

Comme toujours, j'avais posé ma tête sur ton épaule; tu riais. C'était l'ombre, c'était presque le silence, la musique nous parvenait encore un peu, la journée s'achevait, il fallait partir.

Et le temps s'est arrêté.

Pour la première fois j'ai pu te tenir dans mes bras, et je t'ai serré à en perdre le souffle, comme je l'avais si souvent fait avec d'autres, comme pour me persuader que c'était vrai, comme pour me dire que je ne rêvais pas, que tu étais bien là... Et il y a eu ce geste si simple, qui me fait aujourd'hui encore tant rire, ce geste si doux pour m'attirer à toi...
La barrière, ténue, fragile, qui subsistait encore entre nous s'est rompue.

Et depuis, il y en a eu tant et tant, des instants comme ça où tout s'effaçait... Une nuit de promenade au bord d'un lac, où les étoiles jouaient à se mirer par-dessus les montagnes; le noir, le silence, et l'immensité piquetée de lueurs sans nombre, qui brillaient, brillaient si fort! Je me souviens avoir ri, couru, et tu étais là, toujours, sans me quitter.

Ma main, tu ne l'a jamais lâchée; quand on s'enivrait de mélodies, cet été là où on écoutait à pleines oreilles cette musique que j'aimais tant, cette chanson que j'écoutais au tout début, et qu'on chantait tous, parce que c'est la vérité.

J'aimerais écrire des mots d'amour, parce que parler c'est pas mon fort J'aimerais écrire des mots d'amour, les faire jaillir de mes trois accords

Elle nous correspondait bien, tu crois pas?

Les Mots d'Amour

(au chat qui partage ma vie depuis deux ans.)
Je suis niaise, et je vous emmerde.

dimanche 14 mars 2010

Quelle heure est-il?



Il y a des nuits, comme ça, où le sommeil nous déserte. Le marchand de sable fait la gueule, dirait-on; je ne sais pas vraiment pourquoi, mais tant mieux.
C'est au cœur de la nuit, la fatigue aidant, peut être, qu'on se sent plus seul que jamais. Dans le creux des plus profondes ténèbres, quand pas un bruit ne vient rompre le silence, quand tout dort, quand tout est mort. Les heures défilent, et l'ivresse vient, l'ivresse de musique, de rêves, de mots, quand les digues lâchent et libère les sentiments, les émotions, tout ce qu'on enferme le jour durant...
L'éveil est une sobriété de l'âme, le rêve son ébriété, sa soûlerie; le délire, le songe, la fantasmagorie, dissouts par la lumière, ne vivent que dans l'ombre, dans la nuit bleue qui presse ses doigts gourds contre les fenêtres. Derrière les volets clos, quelques lumières, quelques murmures, quelques bruits.

Et puis, plus rien.

La musique dans le silence, et les voix qui s'entremêlent; des mots, des mots tout simples tissés savamment qui savent éveiller dans le coeur des choses qu'on ignore. Ce n'est que dans le secret de la nuit que s'éveillent certaines choses; c'est une danse, un chuchotis dans l'oreille qui m'emporte, loin d'ici.
Rêve, rêve! Dieu, qu'il est bon de se laisser emporter!
Abrutie de fatigue, je m'en fous, je reste là, les yeux dans le vague, à boire cette liqueur d'infini distillée par les notes, les guitares et les voix douces qui chantent aux creux de mes oreilles. Fort, très fort, beaucoup trop peut être, mais peu importe, le sentiment est plus important. Pour rien au monde je ne renoncerai à ces instants, cette douceur un peu amère, et la mélancolie qui s'insinue, pour rien au monde, non pas pour tout son or et toutes ses richesses, je ne cèderai ce qui n'appartient qu'à moi!
Je suis là et je suis seule, dans le noir, dans les ténèbres, dans le silence et le vacarme, et je rêve!
Rien que moi et la musique, et la lumière froide d'un écran, et ce fil qui m'y relie, comme à une fenêtre où je fouille les profondeurs d'un monde glacé pour en extraire de quoi nourrir mon appétit de songes et de musique, de mots, de paroles, d'airs chantants, de chansons claires ou bien noires comme le néant, d'épaisses liqueurs de nouvelles, de tambouilles d'écrits, de longues sublimations musicales. J'ai faim, faim de ces parcelles d'onirismes, ces fantasmes fous, ces dérivations de l'esprit, ces divagations passagères, j'ai faim, j'en crève et me dessèche, quand par trop de noyades, le monde et sa grisaille m'englue et m'enferme...

Rien, pas de sommeil, rien que le rêve; le monde peut attendre, le lendemain aussi.

Au cœur de la nuit, il est si incongru de parler d'aube! Comme si le monde se résumait à ce cercle de lumière jeté par l'écran, comme si rien n'existait tout autour, que j'étais seule, seule au monde, dans le noir et le rêve, dans cette lueur hystérique et folle qui émane du carré blanc et vaste, qui m'hypnotise et que je fixe sans fin, les yeux à demi-clos, écoutant ceux qui chantant dans mes oreilles.
Que l'heure tourne, je m'en fous; Morphée ce soir ne viendra pas et je resterai là, seule, devant cet écran si brillant qui m'attire, me raconte des histoires, me chante quelques airs au fil de mes errances. Je ne bouge pas, et je rêve, jusqu'à ce qu'enfin tout cesse, et que, finalement, je renonce; le monde attend, le monde appelle, la chaleur d'un lit et le sommeil, et la vie...

Mais je m'en fous, je rêve, et les aiguilles peuvent bien tourner...

A écouter à toute heure du jour et de la nuit, très fort, très longtemps...
Adelbert et Amelie les Crayons - Quelle heure est-il?

mardi 9 mars 2010

Et puis merde j'ai décidé de vivre au loin sur la colline.. [Ridan]


Un jour c'est décidé, j'irai loin, dans un endroit désert où personne me fera chier; j'enverrai au loin toutes ces entraves qu'on nous pose dès l'enfance, je brûlerai mon portable mes papiers, tout mon argent.
On ira au loin, le plus loin possible, seuls face au monde, au vrai, celui qui vit sous nos pas sans qu'on l'entende, celui qui nous entoure et qu'on ignore parce que le dieu béton a remplacé la prairie.
On ira au loin, seuls, comme cet été là; te souviens-tu? Il y avait une plage, un coude de rivière, au bord d'un vaste canal où passaient les bateaux. Il fallait marcher, pour y arriver; dans les bois, les roselières, les ronciers et les buissons, depuis la route qu'on avait quittée sous la pluie.
Te souviens-tu? La plage était longue et le sable était blanc, tout mêlé de coquillages par centaines qui coupaient les doigts et craquaient sous les pieds. Il y avait des buissons, tout autour; de vastes étendues de longues feuilles frissonnantes, et les flots sur les rochers, sur la digue qui roulait de grosses pierres noires jusqu'à l'eau brune.
Il y avait les vagues, parfois, et le roulement sur le sable qui faisait chanter les coquillages.
Il y avait le silence, souvent, les murmures dans les feuillages, et le temps qui s'écoulait.
Au soleil, dans l'ombre, on était libres.
Pas d'horaires, sinon celles que le soleil trop chaud nous imposait parfois; pas de bruits, pas d'entraves, rien que nos voix et nos rires, et les chansons le soir venu. Les nuits étaient courtes, et l'été brûlait de tous ses feux au bord de l'eau où on allait tout le jour patauger.
On était là, on était libres, on était heureux, et rien d'autre ne venait plus troubler les heures douces que nous avions passées là.

Te souviens-tu?

Il suffisait de si peu, au final. Le bonheur était là, à notre portée; on l'a saisi, un instant ou deux, un jour ou plus, et il s'est échappé comme toujours. Mais il était là, entre nos mains.

Te souviens-tu..?

(a toi et ceux, qui un jour ont décidé de partir, le sac au dos, découvrir l'espace d'un été ces plats pays que chantait Jacques Brel.)


Ridan - l'Agriculteur
a écouter sans modération, bien sûr.