mardi 16 mars 2010

Des mots pour toi, mais que je ne dis pas... [Debout sur le Zinc]


Toujours la nuit.

Toujours la nuit, toujours la même solitude, et la musique.

La même rengaine.

Les mêmes ingrédients.

Mais ce soir, c'est un peu différent, et les souvenirs se joignent à la danse...

Un souvenir.

Je m'en souviens comme si c'était hier, et je pourrais raconter chaque minute; je me souviens de la chanson qu'ils jouaient, je me souviens de toi. Tu ne m'a jamais quittée, depuis.
Tu es là depuis tout ce temps, quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, quelles que soient les tempête et malgré le naufrage.
Tu es là.
Mardi 28 janvier, 17h50.
C'est étrange, de pouvoir mettre une date, une heure, un lieu, sur ces choses qui s'évaporent si vite... Des chiffres, pour fixer dans le temps cet instant infime, ce moment où tout a semblé s'effacer, où tout s'est envolé, est tombé; après tout ce temps, je ne sais plus vraiment, et je crois que sur le moment, c'était tout pareil en même temps. Un feu d'artifice dans mon cœur.
Ça fait longtemps, tu sais, que je voulais raconter ça; et c'est en écoutant cette chanson qui m'a tellement marquée, qui me fait tant penser à toi, que j'ai voulu le faire.
Il fait nuit, tu dors près de moi; je suis un peu seule, juste un peu,
et je sais que tu es là.
Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi après tant de temps?
Je sais pas, mais je sais juste que ce soir je trouve enfin les mots qui vont, qui racontent bien, des mots adéquats qui suggèrent un peu de tout ça.
Par quoi commencer?
Un sourire, peut être. Un mot, un regard, la tête que je posais sur ton épaule comme si c'était devenu normal, toujours oser un peu plus, toujours un peu plus franchir le pas.
Je m'en souviens un peu mieux, maintenant; ils riaient autour de nous, mais je ne les entendais pas.
Ils se couraient après, comme toujours, et le bruit ne me touchait plus, on ne bougeait plus au milieu d'eux, et à vrai dire je les ai oubliés.
Je ne me rappelle que de toi, de la douceur de tes cheveux, de ces gestes à peine esquissés, de cet espoir...
Ouais.
Ça a commencé comme ça. Lentement, doucement, ta présence était aussi naturelle et aussi indispensable que l'air que je respirais. Dieux, c'est idiot à dire, mais ça n'a pas changé; non, c'est comme au début, quand je te cherchais, toujours, que chaque minute avec toi était plus précieuse que tout. Je cherchais tes regards, ton attention, je te réclamais sans cesse...

Et puis ça c'est passé. C'est venu de toi, de nous, tous les deux... Il s'en est fallu de si peu!

Comme toujours, j'avais posé ma tête sur ton épaule; tu riais. C'était l'ombre, c'était presque le silence, la musique nous parvenait encore un peu, la journée s'achevait, il fallait partir.

Et le temps s'est arrêté.

Pour la première fois j'ai pu te tenir dans mes bras, et je t'ai serré à en perdre le souffle, comme je l'avais si souvent fait avec d'autres, comme pour me persuader que c'était vrai, comme pour me dire que je ne rêvais pas, que tu étais bien là... Et il y a eu ce geste si simple, qui me fait aujourd'hui encore tant rire, ce geste si doux pour m'attirer à toi...
La barrière, ténue, fragile, qui subsistait encore entre nous s'est rompue.

Et depuis, il y en a eu tant et tant, des instants comme ça où tout s'effaçait... Une nuit de promenade au bord d'un lac, où les étoiles jouaient à se mirer par-dessus les montagnes; le noir, le silence, et l'immensité piquetée de lueurs sans nombre, qui brillaient, brillaient si fort! Je me souviens avoir ri, couru, et tu étais là, toujours, sans me quitter.

Ma main, tu ne l'a jamais lâchée; quand on s'enivrait de mélodies, cet été là où on écoutait à pleines oreilles cette musique que j'aimais tant, cette chanson que j'écoutais au tout début, et qu'on chantait tous, parce que c'est la vérité.

J'aimerais écrire des mots d'amour, parce que parler c'est pas mon fort J'aimerais écrire des mots d'amour, les faire jaillir de mes trois accords

Elle nous correspondait bien, tu crois pas?

Les Mots d'Amour

(au chat qui partage ma vie depuis deux ans.)
Je suis niaise, et je vous emmerde.

1 commentaire:

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